Ort
Haus pour Bienne
Rue du Contrôle 22
2503 Bienne
La collective Mirabal, formée pour l'occasion, vous invite à une journée d'événements afin de tisser ensembles la résistance contre le patriarcat. Au programme, manifestation, présentations, exposition et concerts, le tout organisé autour du thème de l'autodéfense féministe.
Programme
11h : Manifestation (rdv place de la gare avec qqch de violet si tu veux)
Suite du programme à la Haus pour Bienne, rue du Contrôle 22:
13h : ouverture de l’exposition d’œuvres sur la thématique de l’autodéfense
14h – 15h : Présentation "Emprisonnée pour s'être défendue contre les violences patriarcales: un témoignage"
15h30 – 16h30 : Présentation: "25 novembre: histoire du combat des Soeurs Mirabal"
17h – 18h : Atelier d’autodéfense (inscriptions sur place, en mixité choisie sans hommes-cis*)
18h30 : Repas
Soirée concerts en mixité choisie sans hommes-cis* avec au programme:
20h: Alice, micro chorale low-fi
21h : Pistache Bitume, rock béton en mode limousine
22h : Güldener Saftladen, feinschmecker karaokemüll
23h : Karaoké
Dj Ghostblaze thrilla , 90s 00s pop & hip hop hits + evergreens
* les hommes cis sont des hommes dont le genre ressenti correspond à celui qui leur a été assigné à leur naissance.
L'histoire du 25 novembre
Le 25 novembre marque l’assassinat des sœurs Mirabal en 1960. Patria, Minerva et Maria-Teresa Mirabal sont des militantes révolutionnaires opposantes à la dictature de Trujillo en République Dominicaine. Leur assassinat provoque des révoltes qui mèneront au reversement de la dictature. Elles sont depuis devenues un symbole de la lutte contre les violences patriarcales et des manifestations sont organisées le 25 novembre à travers le monde.
La situation en Suisse
En Suisse la moitié des meurtres sont des féminicides. Ces meurtres ne représentent que la forme la plus extrême d’une multitude de violences physiques et psychologiques. Ces violences ne sont pas des accidents ou des cas isolés. Elles sont rendues possibles par un système, par des institutions sociales et politiques qui normalisent les discriminations contre les femmes, les personnes trans et non binaires et les dévalorisent.
Une résistance internationale
Mais l’étincelle de la résistance féministe brille de la Palestine, ou les femmes sont au front de la lutte contre l’occupation israélienne jusqu’au Rojava où elles construisent une révolution basée sur la démocratie radicale. Elle se propage du Pakistan, où les Hijra défient les lois de la société patriarcale en politisant les corps trans dissidents, à la Colombie ou les mères sont à l’avant-garde des affrontements contre la police dans les manifestations et au Mexique ou les féministes mettent le feu aux bâtiments gouvernementaux pour protester contre les féminicides. Elle traverse la Hongrie ou la communauté LGBTQIA+ organise la riposte face au gouvernement fasciste et l’Inde ou les femmes paysannes luttent pour leur droit à la terre. Elle enflamme le Soudan où les femmes sont en première ligne de la lutte contre la dictature au sein des comités de résistance et l’Afghanistan ou elles défient le régime des Talibans en organisant des école clandestines pour les filles. Face aux violences patriarcales, les femmes et les personnes trans et non-binaires ont toujours développé des formes variées d’autodéfense. Nous refusons de faire de ces violences une fatalité et voulons organiser une riposte collective. Qu’elle soit physique, psychologique ou encore économique, l’autodéfense est une arme contre les violences patriarcales.
L'autodéfense comme moyen de lutte
On ne se fait pas d'illusions, on ne pense pas que tous les hommes vont renoncer à leur position de pouvoir sans qu'on les y oblige. Notre droit à vivre dans une société sans violence et sans discriminations il va falloir l'arracher. Pour ça il faut que la peur change de camp. On veut créer une culture ou l'autodéfense est légitime. Une culture ou ça serait normal d'expulser les violeurs des bars, ou les filles jetteraient des tomates (ou autres objets de leur choix) sur les groupes qui chantent de paroles sexistes, ou les personnes LGBTQIA+ organiseraient des grèves contre les patrons harceleurs, ou les groupes de voisines débarqueraient avec des battes de baseball pour confronter les maris violents. Lutter pour notre droit légitime à l'autodéfense ça veut dire aussi soutenir les personnes criminalisées par la justice des patriarches. C’est le cas par exemple d’Alexandra Richard en France. Elle a été condamnée à 10 ans de prison ferme pour avoir tué son mari en voulant se défendre contre lui.
La mixité choisie: un outil d'émancipation
La soirée concerts se déroulera en mixité choisie sans hommes-cis*. La soirée est donc ouverte à toutes les femmes, aux personnes trans et non binaires. La mixité choisie n'est pas une fin soi, c'est un outil d'émancipation utilisé par différents groupes de personnes opprimées. Dans notre société de nombreux espaces sont de fait non-mixtes (clubs d'étudiants ou sportifs réservés aux hommes, dîners de Galas réservés aux riches...). Les bars et les endroits ou faire la fête sont presque toujours fréquentés majoritairement par des hommes. Organiser une soirée en mixité choisie sans hommes cis nous permet de donner de l'espace aux femmes, aux personnes trans et non binaires qui sont les principales personnes opprimées par le patriarcat. Nous savons que les hommes cisgenres doivent faire partie de la lutte contre les violences patriarcales, ils en ont l’occasion au quotidien.
L'entièreté de l'argent récolté durant l'événement sera versé à Jinwar, un village réservé aux femmes et aux enfants de l'Administration Autonome du Nord et de l'Est de la Syrie (Rojava) dont le but est de créer une nouvelle façon de vivre loin des structures oppressives du patriarcat et du capitalisme.